France : pionnière de la greffe de sang de cordon

Publié le par cb

 « En termes de greffe de sang de cordon, la France a été pionnière. Aujourd'hui encore, nous sommes le pays européen où il y a le plus de greffes de sang de cordon réalisées», indique avec fierté la responsable de l'encadrement des banques de sang de cordon à l'Agence de la biomédecine, le Dr Hélène Espérou. En 2007, plus de 200 patients ont eu recours à une greffe de sang de cordon, soit environ 25 % de plus qu'en 2006.

Initialement utilisées pour les greffes hématologiques chez l'enfant puis l'adulte, les cellules souches du cordon sont aussi étudiées, à un stade expérimental, pour des greffes cardiaques, vasculaires, osseuses, hépatiques et neuronales. Le réseau des banques de sang placentaire est copiloté par l'Agence de la biomédecine et l'Etablissement français du sang (EFS), avec le registre France greffe de moelle (connecté au fichier mondial). Aujourd'hui, quatre banques fonctionnent sur le territoire. Le site d'Annemasse (EFS Rhône-Alpes) se charge de la conservation à long terme, dans l'azote liquide, des premiers greffons prélevés depuis près de vingt ans.

Deux autres établissements de l'EFS organisent les prélèvements, en collaboration avec les maternités locales : à Besançon et à Bordeaux. Ces deux banques réceptionnent et conditionnent les unités de sang placentaire en vue de leur congélation. Une autre banque dépendante de l'AP-HP, qui avait fermé en 2003 faute de crédits, vient de rouvrir en février dernier, à l'hôpital Saint-Louis, en lien avec la maternité de Robert-Debré et, bientôt, celle de Trousseau.

Tous ces sites disposent d'appareils permettant de réaliser dans le même temps la cryoconservation et le stockage après miniaturisation des unités à conserver.

La technique de miniaturisation du sang placentaire consiste à ne garder que les cellules souches : de 70 ml, on passe ainsi à une poche de 25 ml. Avec 6 600 unités de sang placentaire stockées, la France se situe au troisième rang mondial sur le plan de l'exportation de greffons.

Toutefois, moins de 50 % des greffes allogéniques de sang placentaire en France sont actuellement issues d'échantillons français. Or, sachant que le prix de cession d'une poche de sang de cordon pour une greffe sur le territoire s'élève à environ 10 000 euros et qu'elle est d'environ 17 000 euros pour une cession à l'international, l'Agence de la biomédecine prévoit d'atteindre 10 000 unités. Quatre candidatures de nouvelles banques de sang placentaire ont répondu à l'appel d'offres de l'Agence de la biomédecine en août dernier.

Deux EFS ont envoyé leur candidature, l'EFS de Lyon-Grenoble et celui de Créteil, ainsi que deux projets hospitaliers à Montpellier et Grenoble. A priori favorable, l'Agence de la biomédecine propose une subvention «due pour partie au démarrage du projet et pour l'autre partie au fur et à mesure de la validation des unités». «A terme, nous voudrions arriver à un réseau de huit à dix banques sur le territoire français, indique le Dr Espérou. L'appel à candidatures de banques est une première chose, mais nous voulons également développer les réseaux de maternité.» L'implication des maternités est d'ailleurs l'un des critères d'évaluation des candidatures. La politique d'extension du réseau est suspendue, notamment, à la mise en place de la formation des sages-femmes, de l'information des futures parturientes et du circuit de prélèvement.

Cette politique ne dépend pas seulement de la bonne volonté des acteurs, mais également «d'arbitrages politiques et de financements des tutelles», rappelle le Dr Espérou.

23 avril 2008 (Le Quotidien du Médecin- Stéphanie Hasendhal)

Publié dans CS cordon ombilical

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article