L’objection de conscience devient un combat mondial : des pharmaciens objecteurs de conscience

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Le Chili et le Portugal en donnent la preuve.Au Chili, le gouvernement socialiste veut imposer aux laboratoires pharmaceutiques et aux pharmaciens l’obligation de vendre des pilules abortives. Les premiers refusent de la produire (il faudra l’importer), un grand nombre des seconds ne veulent pas la vendre.

 

 

Le ministre chilien de la Santé a ainsi sanctionné d’une amende de 33 millions de pesos trois chaînes de pharmacies qui ne commercialisent pas la pilule abortive. En cas de refus d’optempérer, elles risquent une amende double et la fermeture des officines.

 

 

Selon l’agence Zenit, Mgr Fernando Chomali, évêque auxiliaire de Santiago et membre de l’Académie pontificale pour la Vie, a affirmé dans un article intitulé « l'intolérance des tolérants » que « le gouvernement pénalise ces pharmacies qui ne vendent pas le produit parce que, selon lui, elles violent le droit des personnes d’accéder au produit ». Mais ajoute t-il, « en utilisant cette pilule, d’autres droits encore plus fondamentaux sont violés, comme le droit à la vie du nouveau-né, protégé par la Constitution ; le droit des pharmacies, en vertu du principe d’autonomie, à ne pas vendre un produit pour ses caractéristiques clairement nuisibles. Et finalement le droit à être bien informés de l’effet réel de la pilule ». Et Mgr Cromali ajoute « obliger à une collaboration matérielle et formelle pour la vente d’un produit qui endommage la santé est clairement un acte contraire à la raison et au droit », donc « il constitue non seulement un abus de pouvoir, produit d’un concept erroné de démocratie, mais également un acte d’intolérance au nom de la tolérance».

 

 

Pour défendre les pharmaciens, l'organisation Muévete Chile (« Chili, réagis») et de nombreuses organisations pro-vie chilienne se sont mobilisées. Le pape lui-même leur a apporté son soutien en recevant le 29 octobre les congressistes du XXVe congrès international des pharmaciens catholiques dont le thème était « Les nouvelles frontières de l’acte pharmaceutique. » Pour Benoît XVI, l’objection de conscience est

 

 

« un droit qui doit être reconnu à votre profession, vous permettant de ne pas collaborer, directement ou indirectement, à la fourniture de produits ayant pour but des choix clairement immoraux, comme par exemple l’avortement et l’euthanasie… Le développement actuel de l’arsenal médicamenteux et des possibilités thérapeutiques qui en découlent nécessite que les pharmaciens réfléchissent sur les fonctions de plus en plus larges qu’ils sont appelés à avoir, en particulier en tant qu’intermédiaires entre le médecin et le patient; ils ont un rôle éducatif auprès des patients pour un usage juste de la prise médicamenteuse et surtout pour faire connaître les implications éthiques de l’utilisation de certains médicaments ».

 

 

Et Benoît XVI ajoute :

 

 

« Dans ce domaine, il n’est pas possible d’anesthésier les consciences, par exemple sur les effets de molécules ayant pour but d’éviter la nidation d’un embryon ou d’abréger la vie d’une personne… Le pharmacien doit inviter chacun à un sursaut d’humanité, pour que tout être soit protégé depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle, et que les médicaments remplissent véritablement leur rôle thérapeutique. »

 

 

Des propos qui seront sans doute commentés au Portugal. En effet six mois après la promulgation de la loi dépénalisant l'avortement, le ministre de la Santé portugais, Antonio Correia de Campos, exige de l'Association des médecins portugais de supprimer, d'ici 30 jours, leur clause de conscience concernant l'avortement. Le code éthique en vigueur stipule que les médecins doivent respecter la vie humaine dès son commencement et que pratiquer un avortement est une faute éthique grave. Une demande considérée par l'Association des médecins portugais, comme « excessive et arrogante » et de plus non constitutionnel.

 

 

Pour la Fondation de Service politique, Thierry Boutet et Philippe de Saint-Germain

 

 

Publié dans Clause de conscience

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