Belgique : Clotilde Nyssens au ministre de la Justice sur "les mères porteuses"

Publié le 19 février 2008

- Mme Clotilde Nyssens au ministre de la Justice sur "les mères porteuses" (n° 1864)

- Mme Mia De Schamphelaere au ministre de la Justice sur "l'interdiction pénale de la pratique des mères porteuses" (n° 1951)

12.01 Clotilde Nyssens (cdH): Madame la présidente, monsieur le ministre, je reviens sur une affaire qui rebondit régulièrement, l'affaire Donna. Souvent, la presse rapporte que des candidates mères porteuses recherchent sur internet des couples qui souhaiteraient être parents.

Cette affaire nuit bien entendu aux intérêts de l'enfant et pose la question générale de la commercialisation non seulement des enfants mais aussi de tout ce qui touche au corps humain. Sous la précédente législature, il y a eu plusieurs dépôts de propositions de loi qui visaient à interdire d'une manière expresse, par un texte, leur commercialisation.

À la suite de l'émoi de la population contre la commercialisation des gestations pour autrui, un débat s'est instauré sur la question éthique des gestations pour autrui.

Je voudrais intervenir ici sur le premier volet de la problématique. Il est évident que notre droit interdit toute forme de gestation pour autrui ainsi qui sa commercialisation. L'être humain n'est pas un objet de commerce et, selon la jurisprudence et le Code civil, cette matière est hors commerce. C'est un principe général de droit.

Monsieur le ministre, ma question est simple. Confirmez-vous que le contrat de gestation pour autrui est illicite et a fortiori sa commercialisation? Il est urgent de prendre des dispositions plus draconiennes, vu que le droit actuel ne permet pas de poursuivre les personnes qui s'adonnent à ce type d'activité, de porter les choses devant les tribunaux et, en tout cas, d'arrêter ces faits qui tendent à se reproduire.

12.02 Mia De Schamphelaere (CD&V - N-VA): Mevrouw de voorzitter, mijnheer de minister, recent is gebleken dat heel wat misbruiken bestaan in verband met het draagmoederschap. Verwachtingen van mensen worden ge-en misbruikt. Er zijn dringend hefbomen in ons recht nodig om dit soort misbruiken tegen te gaan.

Algemeen is het personen- en familierecht duidelijk. Het belang van het kind staat centraal. Dit betekent dat elk kind dat geboren is onmiddellijk een familiaalrechtelijk anker heeft, de afstamming van moederszijde staat vast. Er kunnen geen contracten worden aangegaan voor de geboorte over het kind, over de afstamming. Het menselijk lichaam is buiten het vermogensrecht en het zakenrecht en in principe niet in de handel. Alle rechten met betrekking tot het menselijk lichaam, de persoonlijkheidsrechten of de rechten in verband met de plichten van de ouders, de familiale rechten, zijn geen vermogensrecht en kunnen dus niet worden opgenomen in een contract of verbintenis.

Een draagmoederschapovereenkomst is heel duidelijk volgens de stand van ons recht nietig. Dit wil onder meer zeggen dat er geen gevolgen kunnen worden aan gegeven en dat er geen afstand kan worden afgedwongen voor de burgerlijke rechtbanken.

Hamvraag is of dit recht op zich voldoende is om de misbruiken tegen te gaan? CD&V meent dat er een duidelijk maatschappelijk verbod moet zijn op de commercialisering, de openbare bemiddeling en het aanbieden via internet van kandidaat-draagmoeders. Zowel in het geval van baby D als in het recente geval hebben verschillende parketmagistraten laten horen dat het huidig instrumentarium onvoldoende is om een duidelijk maatschappelijk verbod op elke handel en commercialisering rond draagmoederschap te stellen.

Zowel in Nederland als in Frankrijk is zo’n verbod recentelijk ingevoerd. Het gaat vooral over commercieel draagmoederschap of het maken van contracten en over de openbare bemiddeling of het matchen van draagmoeders en wensouders.

Mijnheer de minister, bent u van mening dat er op dit ogenblik voldoende instrumenten bestaan of is een strafrechterlijk verbod op commercieel draagmoederschap aangewezen?

12.03 Jo Vandeurzen, ministre: Madame la présidente, le problème des mères porteuses et de telles conventions s'est posé aux cours et tribunaux lors d'homologation d'adoptions d'enfants conçus de la sorte.

Une convention conclue entre une femme qui s'engage à se faire féconder par l'IAO FIV et T (???) - fécondation in vitro et par transport d'embryons –, à porter l'enfant, à accoucher et à le céder après la naissance, d'une part, et un couple ou un isolé qui s'engage à accueillir cet enfant éventuellement en vue d'une adoption, d'autre part, est nulle d'après le droit civil belge.

La validité du contrat de gestation pour autrui est mise en cause à juste titre par la plupart des auteurs belges sur la base de l'article 6 et l'article 1128 du Code civil. L'illicéité d'un tel contrat tourne autour de trois considérations: le défaut de consentement éclairé de la gestatrice, la contrariété au principe d'indisponibilité du corps humain et de l'état des personnes et la prorogation d'un tel contrat empêchent en fait toute exécution forcée dudit contrat, tant en ce qui concerne la remise de l'enfant par la gestatrice au couple communautaire que pour ce qui se rapporte aux aspects financiers de l'accord intervenu.

La Cour d'appel de Gand, dans un arrêt rendu le 13 janvier 1989, a jugé que l'intention du législateur n'était pas de rendre possible la commande d'un enfant auprès d'une mère porteuse. Par contre, une décision prononcée par le tribunal de première instance de Turnhout le 4 octobre 2000 a estimé qu'une maternité de substitution où il n'est nullement question de gain n'est pas contraire à l'ordre public et que l'adoption plénière par ses parents sociogénétiques, après une maternité de substitution, est fondée sur de justes motifs et présente un avantage pour celui qui en est l'objet.

En l'espèce, les enfants sont nés de la sœur du deuxième adoptant après fécondation in vitro des spermatozoïdes et des ovules des adoptants et implantation chez la sœur du deuxième adoptant. Dans cette affaire, le tribunal a estimé qu'un juste motif à l'adoption pouvait être que les parents sociogénétiques de l'enfant ne sont pas ses parents juridiques. C'est le cas de la maternité de substitution de la femme mariée chez qui un ovule d'une autre femme est implanté, ovule qui a été fécondé.

Une décision prononcée par le tribunal de la jeunesse de Bruxelles du 4 juin 1996 avait également promulgué l'adoption plénière de l'enfant fécondé in vitro et porté par la sœur de l'adoptante. Le tribunal a estimé qu'il était de l'intérêt de l'enfant que sa situation juridique soit éclaircie.

Le ministère public a considéré que la question de l'adoption devait être distinguée de la question de l'existence d'une convention avec une mère porteuse.

Il résulte de ce qui précède que les tribunaux sont confrontés à des valeurs concurrentes et de très haute importance: faire respecter la loi ou tenir compte de l'intérêt de l'enfant.

Au cours de la législature précédente, un travail conséquent a été accompli en commissions Justice et Affaires sociales réunies au Sénat. Plusieurs propositions déposées ont fait l'objet d'un avis fouillé du Conseil d'État. J'invite dès lors le parlement à poursuivre ce travail important.

De zaak rond baby D en de wanpraktijken van een Limburgse draagmoeder die recent aan het licht kwamen, hebben duidelijk gemaakt dat misbruiken omtrent draagmoederschap mogelijk zijn en dat er in België geen wetgevend kader aanwezig is om hiertegen afdoende te kunnen optreden.

Het is belangrijk dat er een oplossing wordt gezocht om een einde te maken aan deze situatie. Kinderen zijn geen koopwaar en verdienen onze bescherming. Ik ben er dan ook principieel voorstander van om hier een regelgevend initiatief te nemen.

Tijdens de vorige legislatuur werden meerdere wetsvoorstellen ingediend met betrekking tot deze problematiek. Er werden daaraan besprekingen gewijd in de werkgroep Bio-ethiek en in de Verenigde Commissie voor de Sociale Zaken en Justitie.

Ik suggereer dat het initiatief om hierin wetgevend op te treden, wordt genomen in het Parlement. Ik denk dat de ingediende wetsvoorstellen als basis kunnen dienen en dat er verder kan worden gewerkt op basis van de reeds bestaande documenten en voorbereidingen.

Het is uiteraard mijn suggestie dat dit gezamenlijk gebeurt en niet in verschillende commissies apart. Het is belangrijk dat een breed debat daarover mogelijk is.

Ik ben graag bereid om met het Parlement mee te zoeken naar een gepaste formule voor de behandeling van deze problematiek, zowel in de organisatie van de werkzaamheden als wat betreft de technische ondersteuning bij de formulering van wat strafrechtelijk moet worden verboden.

12.04 Clotilde Nyssens (cdH): Madame la présidente, je remercie le ministre pour sa réponse fouillée. J'en conclus deux choses: il est sans doute urgent de prendre une initiative pour interdire la commercialisation de ces faits et en rappelant la jurisprudence, il a pointé la difficulté que pose l'intérêt de l'enfant devant la situation, car il existe des formules selon lesquelles des parents utilisent la gestation pour autrui et le mécanisme de l'adoption pour régulariser le statut juridique de l'enfant. Donc, certains cas de jurisprudence ont accepté l'adoption plénière au départ de faits particuliers. Il a également rappelé le travail du Parlement. Il est évident qu'à un moment donné, le politique devra prendre ses responsabilités pour faire des choix et ne pas laisser la jurisprudence se débrouiller avec des cas qui lui sont soumis, alors qu'elle est dépourvue de législation en la matière.

12.05 Mia De Schamphelaere (CD&V - N-VA): Mevrouw de voorzitter, mijnheer de minister, de besprekingen in de Senaat, tijdens de vorige legislatuur, hebben volgens mij toch wel duidelijk gemaakt dat het grootste deel van de fracties achter een verbod op commercialisering staan en op openbare bemiddeling via internet. Over een strafmaatregel in die zin zou volgens mij ook nu nog in het Parlement een consensus kunnen worden gevonden.

Wij zullen de werkmethodes verder nagaan en de beste methode uitzoeken.